Médiathèque Alpha, Angoulême

Inspiré du modèle nor­dique, cet équi­pe­ment témoigne d’une nou­velle géné­ra­tion d’espaces cultu­rels où les citoyens peuvent se retrou­ver, se ren­con­trer, échan­ger, se culti­ver, se dis­traire : les fameux troi­sièmes-lieux . Neutre et ouvert à tout public sans dis­tinc­tion d’âge, cette typo­lo­gie d’espaces entend gom­mer les cli­vages socio-cultu­rels et brouiller les limites entre le public et le privé, le col­lec­tif et l’individuel. Le « tiers-lieu », ou « troi­sième lieu », notion for­gée au début des années 1980 par le pro­fes­seur en socio­lo­gie urbaine Ray Oldenburg, se dis­tingue ainsi du « pre­mier lieu », sphère du foyer, et du « deuxième lieu », domaine du tra­vail. Le bâti­ment conçu par loci Anima pour l’agglomération d’Angoulême est com­posé de mul­tiples façades et des­sine une « rose des vues » poin­tant vers les sites impor­tants d’Angoulême. Constituée de cinq paral­lé­lé­pi­pèdes colo­rés, savam­ment empi­lés les uns sur les autres, la média­thèque des­sine, depuis les hau­teurs de la ville, le A de l’Alpha et celui d’Angoulême. Chacun des cinq « mondes » qui com­posent l’édifice sont teints d’une cou­leur rap­pe­lant le métal et la pla­nète qui lui sont asso­ciés. Ainsi, le monde « créer » fait réfé­rence au soleil, à l’or. Le monde « com­prendre » rap­pelle la Lune, l’argent. Le monde « ima­gi­ner » évoque Jupiter et le bronze. C’est Vénus et le cuivre oxydé que l’on retrouve « d’un monde à l’autre ». Enfin, « la fabrique des mondes » est anthra­cite, ren­dant hom­mage à Saturne et au plomb. L’imaginaire de l’enfance connote éga­le­ment dans le design et le mobi­lier : géo­mé­trique, ludique et fonc­tion­nel, il répond aux dif­fé­rents usages qu’offre la média­thèque. À tous les niveaux, les espaces se pro­longent vers l’extérieur par des ter­rasses ou par le jar­din, pour vivre dedans et dehors, pro­fi­ter de la lumière natu­relle, s’ouvrir ou s’isoler en fonc­tion de l’apport ther­mique et de la lumière néces­saire et dési­rée.